Malgré l’engouement dont elles bénéficient auprès des usagers, les médecines douces ne sont peu ou pas remboursées par la Sécurité sociale et leur prise en charge par les mutuelles reste limité.
Définition et philosophie des médecines douces
Les médecines douces, aussi appelées médecines alternatives ou complémentaires, regroupent un ensemble de pratiques de soin non conventionnelles qui se distinguent de la médecine classique. Elles reposent sur une approche holistique du patient, considérant la personne dans sa globalité corps-esprit plutôt que de se focaliser uniquement sur les symptômes.
Les médecines douces s’appuient généralement sur des méthodes naturelles issues de traditions comme la médecine traditionnelle chinoise. Elles visent à stimuler les capacités d’autoguérison de l’organisme en rééquilibrant les énergies. L’objectif est de traiter les causes profondes des troubles et pas seulement les manifestations.
Bien qu’elles soient appelées « alternatives », les médecines douces ne remplacent pas un traitement conventionnel mais peuvent être utilisées en parallèle pour améliorer le bien-être global du patient.
Les différents types de médecines douces les plus connues
Il existe une grande diversité de pratiques regroupées sous le terme de médecine douce. Parmi les plus répandues on peut citer :
- l’acupuncture : cette technique de la médecine chinoise consiste à stimuler des points précis du corps avec de fines aiguilles pour rééquilibrer la circulation de l’énergie vitale. Elle est notamment utilisée contre la douleur et le stress ;
- l’homéopathie : cette méthode thérapeutique controversée repose sur l’administration de substances fortement diluées censées déclencher une réaction de l’organisme. Malgré l’absence de preuves scientifiques de son efficacité, elle reste très populaire en France ;
- l’ostéopathie et la chiropractie : ces deux pratiques visent à corriger les troubles fonctionnels par des manipulations manuelles des os, des articulations et des muscles. Elles sont souvent utilisées contre les douleurs du dos et les problèmes de posture ;
- la diététique et la naturopathie : ces approches s’intéressent au rôle de l’alimentation et de l’hygiène de vie sur la santé. En agissant sur ces différents paramètres, elles cherchent à prévenir la maladie et renforcer les défenses naturelles ;
- la psychologie et la sophrologie : le lien entre le mental et le physique est au cœur de ces disciplines qui utilisent des techniques de relaxation, de respiration, de visualisation pour agir sur le stress, l’anxiété et les émotions négatives ;
- l’étiopathie : encore peu connue, cette méthode vise à identifier et traiter la cause primaire des maladies fonctionnelles par des manipulations ciblées.
D’autres pratiques alternatives se développent comme la réflexologie, la luminothérapie, la kinésiologie qui agissent également sur différents aspects de la santé globale.
Les affections pouvant être soulagées par les médecines douces
Les médecines douces sont souvent utilisées en complément des traitements allopathiques pour aider à soulager certains symptômes et améliorer la qualité de vie des patients atteints de pathologies chroniques.
Les douleurs font partie des indications les plus fréquentes, qu’elles soient liées à des problèmes ostéo-articulaires comme le mal de dos, des migraines ou des syndromes douloureux chroniques. L’acupuncture, l’ostéopathie ou certaines techniques de relaxation peuvent apporter un mieux-être.
Les médecines douces sont aussi très utilisées pour gérer le stress, l’anxiété, les troubles du sommeil. Sophrologie, hypnose, méditation, phytothérapie sont autant d’approches qui permettent de retrouver un équilibre émotionnel et de mieux gérer les tensions du quotidien.
Côté digestif, homéopathie, régime alimentaire, phytothérapie et probiotiques peuvent aider à réduire ballonnements, constipation, nausées, reflux gastriques, syndrome de l’intestin irritable.
Des symptômes dermatologiques comme l’eczéma ou l’acné, les allergies, les troubles hormonaux bénéficient également de l’apport des médecines naturelles qui cherchent à rééquilibrer le terrain plutôt que d’agir uniquement sur les manifestations.
Enfin, de plus en plus de patients atteints de cancer ont recours aux soins de support non conventionnels en parallèle de leur traitement pour mieux supporter la maladie et les effets secondaires des thérapies lourdes. Certains hôpitaux proposent désormais des consultations d’acupuncture, de réflexologie ou de sophrologie durant les soins.
Prise en charge des médecines douces par l’Assurance maladie
En France, les pratiques de soins non conventionnelles ne sont quasiment pas remboursées par la Sécurité sociale, à quelques exceptions près si elles sont réalisées par un médecin.
Ainsi, la consultation chez un médecin acupuncteur ou homéopathe conventionné sera prise en charge à hauteur de 70 % du tarif conventionnel de consultation (25 €), déduction faite du forfait à 1€. Les aiguilles d’acupuncture et les médicaments homéopathiques peuvent aussi être remboursés s’ils sont prescrits par un médecin.
Attention, les dépassements d’honoraires restent à la charge du patient, même en cas de prise en charge partielle par l’Assurance maladie.
Par contre, les séances réalisées par des non médecins comme les ostéopathes ou les chiropracteurs ne donnent lieu à aucun remboursement, même avec une prescription médicale. Seules les consultations chez un médecin ostéopathe peuvent être prises en charge à hauteur d’environ 16 €.
La mésothérapie (micro injections de médicaments) pratiquée par un médecin est parfois remboursée sauf quand elle est utilisée à visée esthétique.
Les patients souhaitant recourir à ces pratiques alternatives doivent donc avancer les frais. Une mutuelle santé peut cependant proposer un forfait spécifique pour couvrir tout ou partie de ces dépenses.
Le remboursement des médecines douces par les mutuelles santé
Face à l’intérêt croissant des Français pour les médecines alternatives, de plus en plus de complémentaires santé intègrent un volet « médecine douce » dans leurs garanties.
Pour en bénéficier, il faut généralement souscrire un contrat de niveau intermédiaire à haut de gamme. Le remboursement peut alors prendre deux formes :
- une prise en charge du ticket modérateur et parfois des dépassements d’honoraires quand l’acte est remboursé même partiellement par la sécurité Sociale (acupuncture, homéopathie, etc.) ;
- le versement d’un forfait annuel ou par séance pour les consultations non remboursées par l’Assurance maladie (ostéopathie, étiopathie, sophrologie, etc.)
Le détail des médecines douces prises en charge et le niveau de remboursement varient fortement d’une mutuelle à l’autre. Il faut donc être vigilant au moment de la souscription et bien comparer les tableaux de garanties.
Avant de souscrire une complémentaire santé intégrant les médecines alternatives, il faut donc bien évaluer ses besoins. Changer de contrat de complémentaire santé est ensuite possible à tout moment après un an d’adhésion.
Trouver un praticien en médecine douce
La majorité des praticiens en médecine douce exerçant en France ne sont pas des professionnels de santé reconnus. Pour trouver un thérapeute fiable, quelques précautions sont nécessaires.
Le mieux est souvent de demander l’avis à son médecin traitant. De plus en plus de praticiens conventionnels n’hésitent plus à orienter leurs patients vers des approches complémentaires quand ils les jugent pertinentes.
Certaines fédérations proposent aussi des annuaires de thérapeutes certifiés adhérant à une charte éthique. Lors de la prise de contact, n’hésitez pas à poser des questions sur les qualifications du praticien (diplômes, expérience, etc.), son approche et ce que vous pouvez attendre des séances. Un thérapeute sérieux doit pouvoir vous fournir des explications claires et un devis détaillé. Faites confiance à votre ressenti.
Enfin, méfiez-vous des promesses de guérison miraculeuse. Les médecines douces ne remplacent pas un avis médical, surtout en cas de maladie grave. Un praticien honnête doit avoir conscience des limites de sa discipline.
Les limites des médecines alternatives
Si les médecines douces peuvent être un précieux complément aux prises en charge classiques, elles présentent aussi des limites et des risques dont il faut avoir conscience.
La principale critique concerne le manque de preuves scientifiques validant l’efficacité de nombreuses pratiques. Seules quelques-unes comme l’acupuncture ou l’hypnose ont démontré des résultats probants dans des études cliniques rigoureuses. Cela ne signifie pas forcément que les autres « ne marchent pas », mais que leur effet n’est pas objectivé.
Par ailleurs, le caractère non conventionnel de ces médecines fait qu’elles sont encore peu réglementées et contrôlées. N’importe qui peut s’improviser praticien sans réelle formation, d’où l’importance de vérifier les qualifications de son thérapeute. Certains charlatans n’hésitent pas à faire miroiter des guérisons miraculeuses.
Le risque est alors de voir des patients atteints de pathologies graves se détourner des traitements classiques validés au profit de méthodes alternatives n’ayant pas fait leurs preuves. L’accompagnement d’un professionnel de santé reste indispensable.
D’autres pratiques dites de « soins énergétiques », à connotation spirituelle, peuvent présenter des risques de dérives sectaires. Discours culpabilisant, promesses de résultats extraordinaires, incitation à rompre avec son entourage, etc. Là encore, la plus grande vigilance est de mise.
Enfin, malgré leur image de médecines « douces », certaines approches comme les manipulations en chiropractie ne sont pas dénuées d’effets secondaires en cas de mauvaises manœuvres. Des cas de paralysies voire de décès ont été rapportés.
Recourir à une médecine alternative doit donc rester un choix éclairé, en étant conscient des bénéfices possibles comme des risques. Un suivi médical classique doit être maintenu pour ne pas passer à côté d’un problème de santé sérieux.