Entre les frais d’hébergement et les soins médicaux, le séjour en Ehpad représente un investissement conséquent. Apprenez à distinguer les coûts d’hébergement, de dépendance et de soins, et à comprendre quelles dépenses sont couvertes par la Sécurité sociale et la mutuelle santé.
Qu’est-ce qu’un Ehpad et à quelles personnes s’adressent ces établissements ?
Un Ehpad (Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) est une maison de retraite médicalisée destinée à accueillir des personnes âgées de plus de 60 ans ayant besoin d’aide et de soins au quotidien. Ces établissements proposent un hébergement permanent ainsi qu’un accompagnement médical et paramédical adaptés à la perte d’autonomie des résidents.
Les Ehpad s’adressent aux seniors qui ne peuvent plus rester à domicile en raison d’une dépendance physique et/ou psychique nécessitant une surveillance et des soins constants. Ils accueillent des personnes atteintes de maladies neurodégénératives comme Alzheimer, Parkinson, ou souffrant de diverses pathologies chroniques invalidantes.
Combien coûte un séjour en Ehpad ?
En France, le tarif moyen d’une maison de retraite de type Ehpad coûte aux seniors près de 2 000 € par mois. Ce montant varie fortement d’un établissement à l’autre et d’un département à l’autre, allant de moins de 2000 € dans la Meuse et en Haute-Loire à plus de 3600 € à Paris et dans les Hauts-de-Seine.
Le tarif des Ehpad varie en fonction de plusieurs facteurs :
- le statut de l’établissement (public, privé associatif ou privé commercial) et son niveau de confort ;
- la localisation géographique : les prix sont plus élevés en région parisienne et dans le sud de la France ;
- le degré de dépendance évalué selon la grille AGGIR (GIR 1 à 6) qui détermine le niveau de soins requis ;
- les services optionnels proposés : coiffeur, sorties, activités spécifiques, etc.
Ainsi, le tarif journalier en Ehpad se décompose en trois parties :
- le tarif hébergement (en moyenne 1 800 €/mois) couvrant le gîte, le couvert et les prestations hôtelières ;
- le tarif dépendance (entre 5 et 20 €/jour selon le GIR) lié à l’aide apportée pour les actes de la vie quotidienne ;
- le tarif soins pris en charge par l’assurance maladie pour le suivi médical et les soins.
Soins et frais médicaux : ce qui est pris en charge par la Sécurité sociale en Ehpad
La Sécurité sociale, via l’Assurance maladie, finance l’intégralité des soins dispensés par le personnel soignant de l’Ehpad. Cela inclut :
- la rémunération des infirmiers, aides-soignants et autres intervenants paramédicaux salariés ;
- les soins de nursing liés à la dépendance (toilette, changes, alimentation, etc.)
- la fourniture de certains dispositifs médicaux et matériel de soins ;
- la prise en charge médicamenteuse.
En revanche, les résidents doivent avancer les frais pour les consultations des médecins traitants et spécialistes extérieurs à la structure. Ces dépenses sont ensuite remboursées par la sécurité sociale aux taux habituels de remboursement (70 % pour une consultation, 80 % pour une hospitalisation).
Aucune prise en charge du coût de l’hébergement en Ehpad par les mutuelles santé
Les mutuelles santé, quelles qu’elles soient, ne financent pas les frais d’hébergement et de dépendance en maison de retraite. Leurs garanties concernent uniquement le remboursement complémentaire des soins et des frais de santé.
Néanmoins, la souscription d’une mutuelle pour senior reste utile lors d’un séjour en Ehpad. En effet, elle permet de compléter la prise en charge de la Sécurité sociale pour divers frais médicaux :
- dépassements d’honoraires des médecins ;
- soins dentaires et d’orthodontie non remboursés ;
- consultations chez des spécialistes (ophtalmologue, ORL, etc.)
- appareillages auditifs et optiques ;
- séances supplémentaires de kinésithérapie ;
- frais d’hospitalisation et de transport sanitaire, etc.
Quelles garanties privilégier dans sa mutuelle quand on est en Ehpad ?
Pour optimiser sa couverture santé en Ehpad, il faut veiller à certains postes :
- un bon remboursement des consultations de spécialistes et des dépassements d’honoraires, très fréquents ;
- une prise en charge élevée en optique, dentaire et audiologie pour réduire le coût souvent important des lunettes, prothèses dentaires et auditives ;
- de bonnes garanties en cas d’hospitalisation (chambre particulière, forfait journalier sans limite de durée, etc.)
- des services d’assistance pour faciliter les démarches et les transferts en cas d’urgence ;
- un accompagnement des aidants (solutions de répit, soutien psychologique, etc.)
Il est donc recommandé de souscrire une complémentaire santé adaptée aux besoins spécifiques d’une personne âgée, avec des garanties renforcées sur certains postes comme l’optique, le dentaire et l’audiologie. Le choix d’une mutuelle senior performante permettra de réduire le reste à charge.
Les aides financières disponibles pour payer une maison de retraite médicalisée
Heureusement, il existe différents dispositifs permettant aux résidents et à leurs proches de réduire le coût d’un séjour en Ehpad. Sous conditions de ressources et de niveau de dépendance, des aides publiques peuvent être mobilisées :
- l’APA (allocation personnalisée d’autonomie) versée par le département pour les personnes en GIR 1 à 4. Son montant vient en déduction du tarif appliqué, laissant à la charge du résident un ticket modérateur correspondant au tarif dépendance des GIR 5/6 ;
- l’APL (aide personnalisée au logement) ou l’ALS (allocation logement sociale), accordée par la Caf, réduit le tarif hébergement. Pour la percevoir, le résident doit séjourner au moins huit mois par an dans l’Ehpad et disposer de faibles ressources. Le montant de l’APL dépend des revenus du résident au cours des 12 derniers mois, de la localisation de l’établissement et du prix de l’hébergement ;
- l’ASH (aide sociale à l’hébergement) peut être versée par le conseil départemental aux plus modestes, lorsque les ressources de la personne âgée et de ses obligés alimentaires (enfants, petits-enfants) ne suffisent pas à couvrir les frais d’hébergement en Ehpad. L’ASH est une avance récupérable : le bénéficiaire doit reverser 90 % de ses revenus, le département peut effectuer un recours sur succession.
À ces aides s’ajoute la possibilité pour les résidents imposables de bénéficier d’une réduction d’impôt égale à 25 % des dépenses, dans la limite de 10 000 € par an.
Quelle est la différence entre Ehpad et résidence senior ?
Contrairement aux Ehpad, les résidences seniors sont des structures non médicalisées. Elles accueillent des personnes âgées autonomes, valides et indépendantes.
Les résidents y disposent d’un véritable logement privatif, du studio au trois pièces, dans lequel ils vivent comme à domicile. Des espaces collectifs (restaurant, salons, espace forme, etc.) permettent de créer du lien social entre habitants.
Des services à la carte sont généralement proposés pour faciliter le quotidien : restauration, animation, blanchisserie, aide au ménage, etc. Mais les soins et l’accompagnement de la dépendance ne font pas partie des prestations.
Le prix d’une résidence service est donc nettement inférieur à celui d’un EHPAD, puisqu’il n’inclut pas la présence d’un personnel soignant et d’un suivi médical renforcé. La plupart des résidences service sont par ailleurs éligibles aux aides au logement de la CAF.